La knismolagnie désigne le fait d’éprouver une certaine forme de plaisir sexuel par les chatouilles. Cette pratique plutôt connue sous l’expression « fétichisme des chatouilles », n’entre dans le cadre des paraphilies, c’est-à-dire du fétichisme sexuel strict, que lorsqu’elle est absolument nécessaire à l’atteinte du plaisir et de la jouissance.
Les chatouilles peuvent être considérées comme un jeu érotique à part entière, faire partie des préliminaires, ou faire partie intégrante de pratiques sadomasochistes.
Dans le monde du fétichisme, la « torture » par les chatouilles est comme les autres, une activité réservée à des partenaires consentants. La knismolagnie s’entend lorsque l’un des partenaires autorise l’autre à se livrer à des chatouilles sur lui, positionné de manière à exposer ses parties du corps sensibles, soit de manière volontaire et tout à fait contrôlée, soit par le bondage (pratique qui consiste à attacher son ou sa partenaire dans le cadre d’une relation érotique ou sexuelle), entraînant une incapacité à se débattre et à se soustraire.
Parmi les parties du corps les plus communément liées à la torture des chatouilles, les pieds figurent à la 1ère place.
Dans ce cas là, le plaisir éprouvé est qualifié d‘algédonique (du grec douleur et plaisir).
Les traces les plus anciennes de plaisir sexuel éprouvé par des chatouilles remontent à la reine égyptienne Hatchepsout qui se faisait chatouiller les pieds par des eunuques.
Contrairement à la masturbation qui peut provoquer un plaisir solitaire, une personne ne peut se chatouiller elle-même efficacement. Ce n’est que si une deuxième personne la chatouille, que le déclenchement de sensations érotiques est possible.
À plusieurs reprises au cours de l’histoire, les chatouilles ont été utilisées comme un moyen de torture. Souvent utilisées dans le but de faire rire, la sensation provoquée peut devenir insupportable lorsque les chatouilles se prolongent (apparition de maux de ventre, envie pressante d’uriner, etc…) ainsi qu’une certaine humiliation publique.
La torture par les chatouilles a notamment été utilisée par les Romains qui enduisaient les pieds de leurs victimes de sel et les faisaient lécher par une chèvre ; une scène mémorable similaire apparaît ainsi dans le film François Ier avec Fernandel.
Vlad III l’Empaleur laissait quant à lui un filet d’eau salée couler en permanence sur les pieds de ses victimes livrés là aussi aux chèvres.
Certains historiens rapportent que les chatouilles étaient utilisées dans la Chine impériale, notamment sous la Dynastie Han, comme moyen de torture sur les nobles car elles ne laissaient pas de traces visibles.
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Plus près de nous, dans les années 1960-1970, on désignait sous le terme de « chatouilleuses » des femmes de Mayotte qui se sont battues pour réduire l’influence des autres îles de l’archipel des Comores sur la leur et l’arrimer à la République française. Elles agissaient par le biais de commandos, prenant à partie les responsables politiques comoriens en visite pour les soumettre à des chatouilles et ainsi essayer de les forcer à s’aligner sur leurs positions.