Déformation miroir de l’hallux valgus, touchant donc le petit orteil et le 5e métatarsien.
Plus précisément elle correspond à une déviation du 5e métatarsien en valgus (c’est-à-dire vers l’extérieur) et du 5e orteil (appelé quintus) en varus (c’est-à-dire l’extrémité vers l’intérieur = vers le 4e).
Si le 5e orteil passe au-dessus du 4e, on le qualifie de « supra ductus », alors que si c’est en-dessous, ce sera « infra ductus ».
Cette déformation relativement fréquente peut être - d’origine congénitale, héréditaire et bilatérale, elle est alors déjà présente à la naissance. Dans ce cas le 5e orteil est souvent de taille plus réduite et la déformation plus accentuée.
- acquise, unilatérale ou asymétrique, il existe dans ce cas quasiment toujours des troubles statiques avec un avant-pied triangulaire et affaissé voire rond, résultant du port de chaussures trop étroites et/ou à talons trop haut.
Conséquences
- La saillie de l’articulation métatarso-phalangienne (souvent semblable à l’exostose ou oignon de l’hallux valgus) créée une gêne douloureuse résultant d’un conflit mécanique avec la chaussure, à l’origine d’hyperkératose ou d’une bursite inflammatoire.
- La rétraction du petit orteil dévié ainsi que sa rotation en-dehors peuvent aboutir à un cor dorsal de l’articulation inter-phalangienne proximale, ou latéral (très douloureux) dans le coin de l’ongle.
- La déviation de l’orteil vers son voisin est directement responsable d’un conflit donnant naissance à une hyperkératose interdigitale ou œil de perdrix.
Diagnostic et évolution
Le diagnostic est clinique et se fait à l’observation. Une radio du pied de face et de profil en charge peut permettre d’affiner ce diagnostic en objectivant la superposition et en quantifiant l’importance de la déformation du 5e orteil par rapport au 4e.
L’évolution se fera vers une aggravation progressive de la déformation avec une déviation du 5e métatarsien qui va devenir de plus en plus importante, entraînant un élargissement du pied et une désorganisation complète de l’avant-pied qui petit à petit deviendra inchaussable par les douleurs qu’elle génère ainsi que par sa forme qui ne rentrera plus dans aucun modèle de série.
Traitement
Podologique :
Dans le cas d’un quintus varus congénital, une orthoplastie correctrice (petite prothèse en élastomère de silicone réalisée sur mesure par un podologue) pourra parfois régler définitivement le problème en quelques semaines, voire quelques mois. Sinon, elle fera un parfait outil de protection des zones de conflit à risque.
Les semelles orthopédiques n’ont leur utilité dans cette pathologie que pour pallier aux troubles statiques associés, n’ayant pas d’effet direct sur la déformation elle-même, ou réduire un varus (appui exagéré sur le bord externe) de l’ensemble du pied.
Chirurgical :
Seul vrai traitement efficace et définitif de ce type de déformation, il n’est à envisager qu’en dernier recours et si le quintus varus est réellement insupportable, car les résultats en termes de douleurs résiduelles et d’appuis ne sont pas toujours concluants.
L’intervention consiste en une ostéotomie (section d’un os) associée ou non à un geste sur les parties molles.
Des complications :
Cors, durillons et œils de perdrix pourront être soulagés par des soins de pédicurie adaptés ou protégés par de petits « systèmes » dont vous trouverez les tenants et les aboutissants dans les articles correspondants du site.